(extrait)
LE JEUNE PROLO
tous ces gens qui défilent alors que le jour n’est même pas là
la fraîcheur envahit leurs vêtements
l’humidité s’infiltre partout
dans les tissus
dans leurs cerveaux
par les pieds
LA VIERGE
l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
LE JEUNE PROLO
les autres dorment
LA VIERGE
l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt
LE JEUNE PROLO
j’irai me branler sur ta tombe
LA VIERGE
je mérite que l’on me considère pour moi-même
je fais des enquêtes téléphoniques et je prête ma voix à une entreprise de merde
les gens m’envoient chier sans cesse et ça me dépite
LE JEUNE PROLO
tu es assise à un bureau et il y a du chauffage dans la pièce où tu travailles
LA VIERGE
je tricote moi-même mes pulls devant la télévision
LE JEUNE PROLO
tu es naïve et un peu stupide
ton visage porte les traces du monde qui t’es passé dessus
tu es depressive
LA VIERGE
l’État a une place pour moi
mon statut est merdique mais je mange à ma faim et pratique une activité deux fois par semaine
LE JEUNE PROLO
tu habites en France et tes anxiolitiques sont payés par les pauvres
LA VIERGE
j’habite dans du béton et mes voisins me pourrissent la vie
LE JEUNE PROLO
j’aimerai mettre ma main dans ta culotte et goûter mes doigts
LA VIERGE
ma chatte est inaccessible et bien rangée
LE JEUNE PROLO
ma bite ne demande qu’à ouvrir les portes du paradis
LA VIERGE
je crois que les gens attendent ton discours
LE JEUNE PROLO
je maîtrise l’art du langage
les mots véhiculent parfaitement les idées pour les broyer assez fin et qu’elles pénètrent mieux dans la tête des gens
LA VIERGE
tu parles comme un président
je veux que tu gouvernes mon corps
tu es le roi et tu possèdes tous les terrains
LE JEUNE PROLO
baisse ta jupe
tu me mets mal à l’aise et je ne bande déjà plus pour toi
LA VIERGE
ma chatte t’es dévouée et ne mouille que pour tes doigts
LE JEUNE PROLO
tu me dégoutes
LA VIERGE
j’attends ton chibre
Built with Berta.me